Nombreux sont les hommes et les femmes qui ont pour vœux de monter leur entreprise. Toutefois, seul un petit pourcentage de ces entrepreneurs potentiels se lancent. Pourquoi sont-ils si peu ? L’absence de financement est, la majeure partie du temps, le frein principal à la création de société. Heureusement, il existe aujourd’hui de multiples solutions visant à rassembler les fonds nécessaires pour faire décoller son activité. Focus les différents moyens de financement.
Financer son entreprise : le crowdfunding
Le crowdfunding est une source de financement vers laquelle se tournent de plus en plus d’entrepreneurs. Ce concept de l’air moderne se traduit sous la forme de plates-formes sur lesquelles les créateurs d’entreprise publient leur projet. «Publient leur projet ? ». Oui, ils le détaillent, expliquent ce qu’ils comptent faire avec les sommes récoltées, mettent en avant des prototypes de produits, indiquent comment leur création pourrait changer la vie des futurs consommateurs, etc. Le but ? Convaincre les internautes de la viabilité de leur projet et les amener à investir de l’argent dedans. En échange, ceux-ci reçoivent chez eux un produit, mais ils peuvent également devenir associés à part entière si l’entrepreneur le souhaite. Ce dernier reversera alors des « dividendes » en fonction des sommes versées par chaque individu.
Le crowdfunding a permis de donner vie à de nombreux projets, qu’ils soient à vocation lucrative ou non. Les plates-formes de financement participatif les plus connues sont Ulule, Kickstarter et KissKissBankBank.
Financement entreprise : concours, prêts d’honneur, aides de l’État et des collectivités
1 – Les concours
Les concours peuvent être de bons moyens pour faire rentrer de l’argent dans les caisses. Plusieurs sont destinés aux créateurs d’entreprise. C’est notamment le cas du concours national d’aide à la création d’entreprises innovantes, le concours national créatest de la création d’entreprise, le concours talent et du prix de l’entrepreneur social de l’année.
2 – Les prêts d’honneur
Les prêts d’honneur sont attribués à des entrepreneurs par des structures à but non-lucratif (ex : Initiative France, Réseau Entreprendre, etc). Le créateur d’entreprise n’a besoin ni de garantie, ni de caution. Les prêts d’honneur sont à taux zéro et sont remboursables sur une période de temps allant de 2 à 5 ans (notez que le remboursement peut être différé de 12 mois si besoin est). Ils s’adressent à des porteurs de création, à des repreneurs, mais aussi à des dirigeants d’entreprise de moins de trois ans.
Si tous les types de projets de création sont concernés par les prêts d’honneur, chaque structure dispose de ses propres critères d’attribution. Elle peut également choisir une thématique de projet : l’écologie, la vie rurale, la technologie, etc. Le projet passe devant un jury qui délibère sur le dossier.
Les montants de ces prêts varient entre 2,000 et 50,000 euros. Ces sommes peuvent être revues à la hausse pour les projets les plus innovants (jusqu’à 90,000 euros).
3 – Les aides de l’État et des collectivités
Nombreuses sont les aides et les dispositifs existants visant à faciliter la création d’entreprise.
L’ACCRE : si l’ACCRE n’est pas une aide financière à proprement parlé, ce dispositif demeure toutefois réellement intéressant. En effet, il permet à l’entrepreneur de bénéficier d’une réduction de charges sociales pendant 4 ans ; le montant de ces charges augmentant progressivement au fil des années, laissant le temps à l’entrepreneur de lancer son activité et de la pérenniser en bonne et due forme.
Le parcours NACRE : ce dispositif vise à accompagner les créateurs et / ou repreneurs de société sur une durée maximale de trois ans. Ce suivi se fait au niveau du montage du projet, de son lancement et dans la recherche de financements. Vous pouvez également bénéficier d’un prêt à taux zéro d’un montant variant entre 1,000 et 8,000 euros, remboursable sur 5 ans. Notez toutefois que ce dernier devra être combiné à un prêt complémentaire d’un montant et d’une durée de remboursement supérieurs ou égaux à ceux du prêt accordé dans le cadre du parcours NACRE. L’entrepreneur est encadré par des professionnels avertis qui savent où trouver des fonds. Leur expérience peut être d’une grande aide. Toutefois, attention : tout le monde ne peut pas prétendre au parcours NACRE. À cette fin, il faut être demandeur d’emploi, être âgé entre 18 et 25 ans (30 ans pour les personnes en situation de handicap ou non indemnisée par l’assurance chômage) ou de plus de 50 ans.
Sont aussi concernés par le parcours NACRE les individus salariés ou licenciés d’une entreprise se trouvant en situation de redressement ou de liquidation judiciaire, les créateurs d’entreprise habitant dans une Zone Urbaine Sensible ainsi que les bénéficiaires du complément libre choix d’activité.
Les dispositif BPI France : il est question ici d’une structure dirigée par l’État et qui a pour vocation d’accompagner les créateurs d’entreprise dans la recherche de financements et dans le montage des dossiers. À cette fin, BPI France propose plusieurs solutions :
- La garantie création : qui, comme son nom l’indique, garantit un prêt bancaire. Notez toutefois que seuls 50 % du montant emprunté sont couverts.
La garantie bancaire du renforcement de la trésorerie : cette garantie couvre les prêts bancaires supérieurs à deux ans. Elle concerne les emprunts réalisés pour renforcer la structure financière des TPE et des PME. - La bourse French Tech
- Les PRI : sont concernés par cette subvention les PME considérées comme innovantes. Les projets sélectionnés par la commission bénéficient d’une subvention dont le montant varie entre 100,000 et 200,000 euros.
BPI France intervient dans de nombreux autres cas de figure. N’hésitez pas à contacter l’organisme et à lui exposer votre projet pour prendre connaissance de vos droits et des opportunités qui s’offrent à vous.
Le dispositif d’aide à l’embauche : l’État accorde une aide d’un montant de 4,000 euros maximum pour l’embauche du premier salarié. Cette aide est versée par tranche de 500 euros tous les trimestres. L’aide n’est plus versée si le salarié est licencié avant que l’aide ait été délivrée dans son entité.
Les collectivités régionales accordent également des aides financières aux créateurs d’entreprise. Renseignez-vous en amont auprès de votre mairie.
4 – Les subventions
En fonction de sa situation personnelle et professionnelle, le créateur d’entreprise peut se voir accorder des subventions.
L’AIF artisans (Aide individuelle à la formation professionnelle) : les individus souhaitant lancer une entreprise artisanale doivent, tout d’abord, suivre un stage ; stage qu’ils doivent financer eux-mêmes. La subvention AIF permet de payer une partie de ces frais pédagogiques. Notez que celle-ci est seulement accordée aux demandeurs d’emploi. La demande doit être réalisée auprès de Pôle Emploi.
L’aide de l’Agefiph (Fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées) : les demandeurs d’emploi en situation de handicap peuvent prétendre à une subvention de l’Agefiph. Celle-ci peut s’élever à 6,000 euros. Toutefois, il faudra être en mesure d’apporter un fond personnel d’un montant minimal de 1,500 euros.
La région, de la même manière que les communes, offrent des subventions qui sont propres à leur territoire. Prenez contact avec votre mairie en amont.
Financer son entreprise : la prise de participation au capital
Si vous ne disposez pas des moyens suffisants pour lancer votre activité, il est possible de se tourner vers des investisseurs privés. Dans ce cas de figure, la question qui nous vient naturellement à l’esprit est la suivante : « comment les trouver ? ». C’est là qu’interviennent les leveurs de fonds. Ces derniers aident les entrepreneurs à mettre au point des dossiers de plans d’affaires solides ; dossiers qui seront, par la suite, présentés à des investisseurs potentiels. Notez cependant que ce service n’est pas gratuit. Démarchez plusieurs leveurs de fonds avant de faire votre choix pour comparer leurs prix et les mettre en concurrence.
Trouver de l’argent : se tourner vers les banques
Il va de soi que l’entrepreneur que vous êtes a déjà pensé à cette solution… À une époque où les banques sont de plus en plus exigeantes et difficiles à convaincre, les créateurs d’entreprise préfèrent trouver d’autres alternatives. Sachez cependant que toutes les institutions bancaires ne se valent pas. Les besoins en garantie varient d’un établissement à l’autre, de la même manière que les taux d’emprunt. C’est pourquoi il est avisé de démarcher plusieurs organismes avant de baisser les bras. Faites jouer la concurrence. Prouvez aux banques que votre projet est solide est qu’ils ont tout intérêt à vous accorder un prêt.
Financement entreprise : les business angels
Il se peut que n’ayez jamais entendu parler des business angels… Et pour cause : ces derniers sont encore mal connus dans le milieu du financement d’entreprise. Alors, de quoi s’agit-il ? Où plutôt « de qui » ? Il est généralement question d’anciens chefs d’entreprise qui désirent investir leur argent dans des sociétés qu’ils jugent prometteuses. En plus d’apporter de l’argent, ils sont également de très bon conseil. Finalement, les business angels disposent, la majeure partie du temps, d’un carnet d’adresses bien fourni qu’il peut être intéressant d’exploiter.
Si les sommes proposées par les business angels ne sont pas suffisantes pour lancer votre activité, il est toujours envisageable d’opter pour le capital-risque. « Très bien, mais de quoi s’agit-il ? ». Ce dispositif s’adresse aux entreprises à la recherche de fonds importants. Les sommes peuvent s’élever à plusieurs dizaines de millions d’euros. Le but des investisseurs en capital-risque : faire une plus-value grâce à leur placement par la suite.
Argent entreprise : le « love money »
Nombreuses sont les personnes à avoir déjà entendu ce terme sans pour autant savoir de quoi il s’agit. Le love money est tout bonnement l’argent que vos proches et / ou vos connaissances sont prêts à investir dans votre société. Cela peut se traduire par un don, mais vous pouvez également leur proposer quelque chose en échange. Proposez-leur un pourcentage sur vos ventes en fonction du montant investi. Vous pouvez aussi procéder au remboursement des sommes données lorsque votre activité commencera à décoller.
Vous disposez désormais de toutes les astuces et de toutes les adresses nécessaires pour financer et pour lancer votre activité. Bonne chance !